Chantier de la Lavanche

Mis à jour le 09/12/2019
Durant l'été, des travaux ont été menés dans le secteur de la gorge du torrent de la Lavanche.

Les habitants de la Combe de Savoie ont surement remarqué cet été le ballet d’hélicoptères entre la vallée, au droit des communes de Montailleur et de Grésy-sur-Isère et les raides contreforts des Bauges, plus précisément, la gorge du torrent de la Lavanche.

Cet impétueux torrent est situé en forêt domaniale du Grand Roc. Il est ainsi géré par l’Etat, via le service de Restauration des Terrains en Montagne (RTM) de l’Office National des Forêts (ONF).

L’Etat en assure ainsi depuis près d’un siècle la surveillance et l’entretien. Le Ministère en charge de l’Agriculture finance notamment la réalisation de travaux qui participent à la protection contre les inondations des deux villages de Montailleur et Grésy-sur-Isère, avec, dernièrement, des chantiers importants conduits en 2014/2015 et en 2019.

*****

La partie supérieure du torrent de La Lavanche est équipée de trois dispositifs de correction torrentielle qui servent à caler le lit du torrent pour limiter les transports solides sous forme de laves torrentielles. Sous les dénominations des dispositifs de Sausses, Grand Mandou et Lavanche, ils regroupent 23 ouvrages communément appelés « seuils », qui s’échelonnent entre 1385 et 900 m d’altitude. Ces ouvrages réalisés en pierres sèches ont été construits entre 1936 et 1938 dans le cadre des « travaux de chômeurs » (période de grands travaux de l’Etat pour relancer de l’économie nationale suite à la « Grande Dépression » d’après 1929), avec l’aide d’entreprises de Bergame (Italie). Sans desserte routière ni moyens héliportés, la réalisation de ces ouvrages, dans des zones de fortes pentes, relevait à l’époque d’une vraie prouesse avec des conditions de mise en œuvre particulièrement difficiles.

****

Les travaux réalisés cet été/automne 2019 concernent spécifiquement le dispositif « Lavanche ». Ils s’inscrivent dans la stratégie de gestion actualisée à l’issue d’un diagnostic réalisé en 2016 par le service RTM pour le compte du Ministère de l’Agriculture.

Ils ont consisté à surélever, en maçonnerie de pierres, les parties droites de 4 des 7 seuils afin d’éviter que les laves torrentielles ne les débordent côté Ouest et ne viennent ronger le pied très fragile de la montagne de Grésy. C’est un volume d’environ 150 m3 d’enrochements liés au béton qui a été mis en œuvre. Comme à l’époque de la construction des ouvrages, les enrochements ont été pris sur place, parmi les nombreux blocs présents dans le lit du torrent, transportés par les précédentes laves torrentielles. Les divers matériels et matériaux, dont le béton, ont été acheminés par la voie des airs eu égard à l’éloignement et l’absence de desserte, autre que pédestre, du chantier. C’est l’entreprise de travaux acrobatiques Basso Travaux en Montagne (BTM) de Pralognan qui a réalisé ce chantier, avec l’appui de la société BLUGEON pour les héliportages et de l’entreprise SPIDER TP pour les terrassements à la pelle araignée.

Les travaux ont été intégralement financés par le Ministère en charge de l’Agriculture, sur un programme spécifiquement dédié à la restauration des terrains en montagne.

Ouvrage B5 avant travaux

Ouvrage B5 après travaux

Vue en détail de l’ouvrage B5 après travaux. A noter la numérotation de l’ouvrage, gravé en chiffre romain sur la pierre, en partie haute de l’ouvrage historique.